Gustav Gertsch, béni des dieux, tient ses promesses, son
talent est en effet immense, et ce concert se révèle
passionant de bout en bout.
Le pianiste appartient à la génération des musiciens
libérés qui peuvent enfin aborder les Viennois avec
recul.
Ainsi son Webern des Variations op. 27 joue t-il la carte du lyrisme,
de la continuité lyrique. Sans rien forcer, avec un naturel
et une aisance confondantes, sans affectation, sans fausse brume complaisamment
impressioniste, mais avec clarté et transparence, les trois
Images du deuxième Livre (de Debussy) expriment des merveilles.
Et le récital s’achève avec la plus extraordinaire
interprétation de la Fantasia quasi Sonata, Après une
lecture de Dante, de Franz Liszt, à la hauteur de cette partition
folle, lyrique, échevelée, flamboyante. |